Loi Pinel : est-ce toujours intéressant ?
Depuis sa entrée en vigueur en 2014, la loi Pinel a connu un franc succès : plus de la moitié des acheteurs dans le neuf utilisent aujourd’hui ce dispositif de défiscalisation, à tel point qu’il est désormais prolongé jusqu’au 31 décembre 2017. Néanmoins, quelques éléments appellent à la méfiance.
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Un avantage fiscal incontestable
Le dispositif de la loi Pinel est un dispositif fiscal destiné à stimuler la relance de l’investissement immobilier des particuliers, en permettant à un investisseur de réaliser des économies d’impôts tout en devenant propriétaire.
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Le 1er trimestre 2015 a effectivement connu une croissance des ventes de l’immobilier, de près de 20% par rapport à l’année 2014, et une hausse de 13,6% sur l’ensemble de l’année 2015.
En 2016, le 1er trimestre a enregistré une hausse des ventes de 14,7%, preuve du succès de cette nouvelle loi, qui stimule ainsi l’offre de locations sur le territoire national.
Un outil à manier avec précaution
Néanmoins, si ce dispositif semble très attractif sur le papier, puisqu’il offre une réduction d’impôts sur l’acquisition d’un logement neuf après l’avoir loué à un prix inférieur au marché pendant six, neuf ou douze mois, il demeure un investissement immobilier et appelle donc à la prudence face à la précipitation.
En effet, du fait de la multiplication d’agréments préfectoraux, de plus en plus de communes deviennent éligibles à la loi Pinel alors qu’elles ne le devraient pas. Le Laboratoire de l’immobilier, cabinet d’étude spécialisé sur le marché du neuf, a ainsi identifié plus d’une quarantaine de villes que les investisseurs devraient éviter, parmi elles Béziers, Saint-Etienne, Pau ou Angoulême.
Ces villes auraient obtenu une dérogation pour proposer à leur tour un investissement en Pinel, alors même qu’elles ne répondent pas aux critères de manque réel d’offres et de demande locative élevée. L’avantage Pinel ne constitue pour elles qu’une manière de redynamiser leur marché immobilier, ce qui crée un risque pour les investisseurs.
Le premier risque est la vacance locative, puisque le propriétaire bailleur ne dispose que de 12 mois pour trouver un locataire, faute de quoi il perd sa ristourne fiscale sur le prix d’achat ; le second risque est la perte à la revente.
Toutefois, les professionnels de l’immobilier demeurent plutôt optimistes sur l’avenir du marché, le dispositif Pinel reste tout de même avantageux et porte ses fruits. Il ne tient plus qu’à l’investisseur d’être vigilant sur l’emplacement du logement et de son investissement.